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(CP) La France doit appeler à la « dépsychiatrisation » de la transidentité à l’OMS

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Communiqué de presse du 30 mars 2017


Lors de la cérémonie au Palais de l’Elysée en l’honneur des acteurs et actrices engagé-e-s contre la haine et les discriminations anti-LGBT ce vendredi 17 mars, François Hollande, Président de la République, a fait un discours qui dresse le bilan de son quinquennat en matière des droits LGBT, tout en précisant les perspectives.

Ce quinquennat aura vu l’adoption de la loi dite du mariage pour tous, une réforme de l’adoption, l’ouverture du don du sang pour les personnes LGB mais avec un an d’abstinence, l’ouverture de la PrEP ainsi que la démédicalisation du changement d’état civil pour les personnes trans. Le PACS pourra, dès novembre 2017, être signé en Mairie et l’ « identité de genre » remplace le terme d’ « identité sexuelle » dans le code pénal.

Malheureusement ce quinquennat a aussi été marqué par des renoncements, celui de l’ouverture de la PMA pour les couples de femmes ou les femmes célibataires, le refus de la déjudiciarisation du changement d’état civil pour les personnes trans, une réforme de la filiation incomplète qui laissent des inégalités entre les couples hétérosexuels et homosexuels et l’interdiction des chirurgies sur les enfants intersexués n’a même pas été envisagée.

François Hollande annonce fièrement que la France passe de la 23ème à la 9ème place du classement d’ILGA Europe, position qui devrait progresser avec la prise en compte de la réforme sur le changement d’état civil des personnes trans, et il continue ainsi : « il faut poursuivre […] la France doit être la première, parce que la France a vocation […] à faire évoluer aussi le droit au plan international ». Le Président de la République continue : « la position de la France sera déterminante » après l’élection présidentielle et les législatives, « pour permettre que partout dans le monde on se dise que la cause du droit, de la liberté est une cause qui demeure française et qui est une cause universelle. La France n’est jamais aussi grande que lorsqu’elle se met à parler le langage de la dignité et à produire de l’émancipation des hommes et des femmes quels qu’ils soient […]. C’est pourquoi les droits des personnes LGBT, c’est […] des droits que nous devons assurer ».

Alors oui, faisons changer le monde, émancipons les hommes et les femmes, faisons avancer la France qui doit être « première » car il est encore temps pour que la France appelle à la « dépsychiatrisation » de la transidentité auprès de l’OMS pour la future CIM 11 comme cela avait été prévue par le « Programme d’actions gouvernemental contre les violences et les discriminations commises à raison de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre » lancé en octobre 2012 par la Ministre des Droits des femmes et porte-parole du Gouvernement. Comme l’a rappelé François Hollande « l’homosexualité a été dépénalisée, retirée de la liste des maladies mentales, c’était […] il y a 36 ans ». Nous mesurons le chemin parcouru mais nous ne devons fuir devant le chemin qui reste à parcourir. Aujourd’hui la transidentité doit être « dépsychiatrisée », retirée de la liste des maladies mentales, et cela commence par la CIM 11. Par cohérence il faut aussi réformer le parcours de soins trans, notamment en ne soumettant plus l’accès aux actes médicaux à une décision psychiatrique.

Signataires : Acthé, Trans 3.0, Jardin des T, Algo, Inter-LGBT