Trans, transgenre, transsexuel-le, transidentitaire, transsexe, transsexué-e, dysphorie de genre, transidentité, transsexualisme, transsexualité, transgenralité, transitude, trouble de l'identité de genre, trouble de l'identité sexuée, etc... (liste non exhaustive)
Que de termes pour désigner la transidentité !
Pour faire court, il y a un consensus dans le milieu associatif :
Pour préciser le sens de la transition il est possible de parler de personnes trans dans le sens :
Ce qui peut donner par exemple : Une personne trans MtF ou une personne trans FtM.
Quel genre utiliser ?
Vous pouvez aussi rencontrer les termes de AMAB (Assigned Male At Birth) ou de AFAB (Assigned Female At Birth). L'avantage de ces acronymes c'est que cela ne présume pas du genre ou du non genre dans lequel se dirige la personne. Notamment pour les personnes agenres ou non binaires. Le bémol c'est que cela accentue encore plus sur le sexe assigné à la naissance.
Il faut comprendre que la transidentité a dû s'échapper des griffes de la "psychiatrisation".
La psychiatrisation, c'est le fait que des psychiatres se sont arrogé le droit de décider à la place des personnes trans ce qui était bon pour elles, se faisant, ces psychiatres ont retiré le libre arbitre aux personnes trans en les réduisant à l'état de malades mentaux incapables de décider ce qui est bon ou pas pour elles-mêmes. Cela s'observe notamment avec les protocoles médicaux proposés par les équipes de la Sofect. Le psychiatre décide de poser le diagnostic positif de "transsexualisme" et déclare ainsi que la personne trans peut commencer son parcours médical. Le psychiatre va à chaque étape du parcours décider si oui ou non la personne trans peut continuer à entreprendre ces étapes médicales et même juridiques avant la loi de modernisation de la justice du XXIème siècle du 18 novembre 2016.
Historiquement, ces psychiatres pathologisants ont enfermé les personnes trans dans une nosographie psychiatrique qui utilisait (et encore aujourd'hui) les termes de "transsexualisme" ou de "transsexualité" pour désigner le phénomène trans, ainsi que de "transsexuel-le" pour désigner les personnes trans. Aujourd'hui nous retrouvons plus fréquemment le terme de "dysphorie de genre" ou "trouble de l'identité sexuée" ou bien encore de "trouble de l'identité de genre" et nous serions donc des "personnes dysphoriques". Ces psychiatres et autres médecins parlaient des personnes trans dans leur sexe de naissance. Encore aujourd'hui cette façon de faire est fréquente. Ce que nous condamnons.
Par opposition à cette dynamique psychiatrisante, le monde associatif a utilisé d'autres termes, celui de transidentité et de personne trans, ce qui ancre dans le social l'existence des personnes concernées et refuse ainsi les appellations des psychiatres et de la psychiatrie ou de la psychanalyse qui place le "transsexualisme" comme une entité nosographique psychiatrique. Cela permet de sortir la transidentité de la psychiatrie et signifie ainsi que les personnes trans possèdent leur libre arbitre.
Par conséquent, utiliser les termes de la psychiatrie renvoie nécessairement à la "psychiatrisation" des personnes trans.
Cependant les associations défendent, pour la plupart d'entre elles, le principe de l'auto-détermination, comme le préconise la résolution 2048 du Conseil de l'Europe.
Ce principe permet à tout-e un-e chacun-e de s'auto-définir. Même si cela peut poser quelques problèmes de légitimité intersectionnelle, l'auto-détermination permet aux personnes trans de se ré-approprier leur identité selon l'idée suivante : ce n'est plus un psychiatre (ou n'importe qui d'autre) qui décide à la place de la personne trans.
Plus généralement, il faut appeler une personne trans (ou cisgenre) de la façon dont elle le souhaite. Toujours selon cette idée d'auto-détermination, mais aussi pour des questions de respect et de ressenti.
Quelque soit l'endroit, l'utilisation d'un sobriquet pour désigner une personne se fait contre sa volonté et à pour but la moquerie. Le sobriquet n'est pas choisi par la personne qui en est affublée. Nommer une personne trans (ou cisgenre) d'une autre manière qu'elle le souhaite, c'est exactement reproduire le mécanisme du sobriquet. C'est pour lui manquer de respect et se moquer d'elle. Il ne faut donc pas le faire.
Il faut aussi comprendre une chose qui est assez spécifique aux questions trans. En plus de la violence imposée aux personnes trans par le fait de ne pas respecter son souhait de se faire appeler de telle ou telle façon, à l'idée d'un sobriquet, le fait de mal genrer (mégenrer : parler au masculin à la place du féminin ou inversement) une personne trans est une violence supplémentaire qui vient s'additionner à son vécu. Cela renvoie la personne trans à son sexe de naissance qui n'est clairement pas l'identité qui lui convient. Cela nie son identité actuelle, et la confronte à l'échec de son parcours et de la réappropriation de sa "nouvelle" identité sociale. En clair, mégenrer une personne trans, ce n'est pas juste se tromper, c'est lui faire subir des violences supplémentaires. Peu importe si pour vous cela paraît mineur, cela ne l'est clairement pas pour les personnes trans. En terme de discrimination il ne faut pas prendre en compte que la violence imposée supposée mais surtout le ressenti de la personne qui en est la victime.
Bien que ce soit le travail des associations, qui hélas, n'ont pas un impact suffisant, d'informer, d'éduquer, de former, les personnes trans doivent souvent expliquer à leurs ami-e-s, proches, collègues ce qu'est la transidentité, souvent en faisant face à des questions qui mettent mal à l'aise ou intrusives ou non respectueuses. Les personnes concernées ont rarement envie de faire de la pédagogie en continu dans leur vie privée ou professionnelle. En effet, le faire une fois de temps en temps est parfaitement gérable, mais le faire en continu devient très vite lourd, répétitif et cela réduit la personne aux explications qu'elle est obligée de fournir sans cesse. Alors ne vous étonnez pas que les individu-e-s vous répondent qu'ils ou elles n'ont pas envie de faire de la pédagogie. Pour cela nous vous recommandons de vous tourner vers les associations.
En conclusion, utilisez les termes fournis par une personne trans pour la nommer, quelque soit ces termes.
Sur l'idée de l'empowerment et de la réappropriation des termes, il faudrait peut-être réfléchir à comment utiliser des termes que beaucoup dans le milieu associatif considèrent comme pathologisants afin de leur faire perdre leur sens et qu'ainsi il n'y ait plus d'emprise sur les personnes trans à travers les mots. Cependant, le milieu militant trans est encore trop jeune pour une telle démarche. Faisons les choses étapes par étapes. Et surtout ce sera aux personnes concernées de décider quand elles seront prêtes pour un tel procédé.
Que de termes pour désigner la transidentité !
Pour faire court, il y a un consensus dans le milieu associatif :
On parle de la transidentité et on parle d'une personne trans.
Pour préciser le sens de la transition il est possible de parler de personnes trans dans le sens :
Mtf : Male to Female
FtM : Female to Male
FtM : Female to Male
Ce qui peut donner par exemple : Une personne trans MtF ou une personne trans FtM.
Quel genre utiliser ?
Il faut parler d'une personne trans selon son genre revendiqué. Par exemple, on parle d'une personne trans MtF au féminin, et d'une personne trans FtM au masculin.
Vous pouvez aussi rencontrer les termes de AMAB (Assigned Male At Birth) ou de AFAB (Assigned Female At Birth). L'avantage de ces acronymes c'est que cela ne présume pas du genre ou du non genre dans lequel se dirige la personne. Notamment pour les personnes agenres ou non binaires. Le bémol c'est que cela accentue encore plus sur le sexe assigné à la naissance.
Pourquoi un tel débat sur la façon d'appeler les personnes trans ?
Il faut comprendre que la transidentité a dû s'échapper des griffes de la "psychiatrisation".
La psychiatrisation, c'est le fait que des psychiatres se sont arrogé le droit de décider à la place des personnes trans ce qui était bon pour elles, se faisant, ces psychiatres ont retiré le libre arbitre aux personnes trans en les réduisant à l'état de malades mentaux incapables de décider ce qui est bon ou pas pour elles-mêmes. Cela s'observe notamment avec les protocoles médicaux proposés par les équipes de la Sofect. Le psychiatre décide de poser le diagnostic positif de "transsexualisme" et déclare ainsi que la personne trans peut commencer son parcours médical. Le psychiatre va à chaque étape du parcours décider si oui ou non la personne trans peut continuer à entreprendre ces étapes médicales et même juridiques avant la loi de modernisation de la justice du XXIème siècle du 18 novembre 2016.
Historiquement, ces psychiatres pathologisants ont enfermé les personnes trans dans une nosographie psychiatrique qui utilisait (et encore aujourd'hui) les termes de "transsexualisme" ou de "transsexualité" pour désigner le phénomène trans, ainsi que de "transsexuel-le" pour désigner les personnes trans. Aujourd'hui nous retrouvons plus fréquemment le terme de "dysphorie de genre" ou "trouble de l'identité sexuée" ou bien encore de "trouble de l'identité de genre" et nous serions donc des "personnes dysphoriques". Ces psychiatres et autres médecins parlaient des personnes trans dans leur sexe de naissance. Encore aujourd'hui cette façon de faire est fréquente. Ce que nous condamnons.
Par opposition à cette dynamique psychiatrisante, le monde associatif a utilisé d'autres termes, celui de transidentité et de personne trans, ce qui ancre dans le social l'existence des personnes concernées et refuse ainsi les appellations des psychiatres et de la psychiatrie ou de la psychanalyse qui place le "transsexualisme" comme une entité nosographique psychiatrique. Cela permet de sortir la transidentité de la psychiatrie et signifie ainsi que les personnes trans possèdent leur libre arbitre.
Par conséquent, utiliser les termes de la psychiatrie renvoie nécessairement à la "psychiatrisation" des personnes trans.
Le plus important, c'est la façon dont la personne veut être nommée
Cependant les associations défendent, pour la plupart d'entre elles, le principe de l'auto-détermination, comme le préconise la résolution 2048 du Conseil de l'Europe.
Ce principe permet à tout-e un-e chacun-e de s'auto-définir. Même si cela peut poser quelques problèmes de légitimité intersectionnelle, l'auto-détermination permet aux personnes trans de se ré-approprier leur identité selon l'idée suivante : ce n'est plus un psychiatre (ou n'importe qui d'autre) qui décide à la place de la personne trans.
Plus généralement, il faut appeler une personne trans (ou cisgenre) de la façon dont elle le souhaite. Toujours selon cette idée d'auto-détermination, mais aussi pour des questions de respect et de ressenti.
Quelque soit l'endroit, l'utilisation d'un sobriquet pour désigner une personne se fait contre sa volonté et à pour but la moquerie. Le sobriquet n'est pas choisi par la personne qui en est affublée. Nommer une personne trans (ou cisgenre) d'une autre manière qu'elle le souhaite, c'est exactement reproduire le mécanisme du sobriquet. C'est pour lui manquer de respect et se moquer d'elle. Il ne faut donc pas le faire.
Il faut aussi comprendre une chose qui est assez spécifique aux questions trans. En plus de la violence imposée aux personnes trans par le fait de ne pas respecter son souhait de se faire appeler de telle ou telle façon, à l'idée d'un sobriquet, le fait de mal genrer (mégenrer : parler au masculin à la place du féminin ou inversement) une personne trans est une violence supplémentaire qui vient s'additionner à son vécu. Cela renvoie la personne trans à son sexe de naissance qui n'est clairement pas l'identité qui lui convient. Cela nie son identité actuelle, et la confronte à l'échec de son parcours et de la réappropriation de sa "nouvelle" identité sociale. En clair, mégenrer une personne trans, ce n'est pas juste se tromper, c'est lui faire subir des violences supplémentaires. Peu importe si pour vous cela paraît mineur, cela ne l'est clairement pas pour les personnes trans. En terme de discrimination il ne faut pas prendre en compte que la violence imposée supposée mais surtout le ressenti de la personne qui en est la victime.
Bien que ce soit le travail des associations, qui hélas, n'ont pas un impact suffisant, d'informer, d'éduquer, de former, les personnes trans doivent souvent expliquer à leurs ami-e-s, proches, collègues ce qu'est la transidentité, souvent en faisant face à des questions qui mettent mal à l'aise ou intrusives ou non respectueuses. Les personnes concernées ont rarement envie de faire de la pédagogie en continu dans leur vie privée ou professionnelle. En effet, le faire une fois de temps en temps est parfaitement gérable, mais le faire en continu devient très vite lourd, répétitif et cela réduit la personne aux explications qu'elle est obligée de fournir sans cesse. Alors ne vous étonnez pas que les individu-e-s vous répondent qu'ils ou elles n'ont pas envie de faire de la pédagogie. Pour cela nous vous recommandons de vous tourner vers les associations.
En conclusion, utilisez les termes fournis par une personne trans pour la nommer, quelque soit ces termes.
Mais
Sur l'idée de l'empowerment et de la réappropriation des termes, il faudrait peut-être réfléchir à comment utiliser des termes que beaucoup dans le milieu associatif considèrent comme pathologisants afin de leur faire perdre leur sens et qu'ainsi il n'y ait plus d'emprise sur les personnes trans à travers les mots. Cependant, le milieu militant trans est encore trop jeune pour une telle démarche. Faisons les choses étapes par étapes. Et surtout ce sera aux personnes concernées de décider quand elles seront prêtes pour un tel procédé.