Samedi 2 juillet 2016, Acthé marchera au sein du carré de tête trans de la Marche des Fiertés de Paris qui a pour mot d’ordre « Les droits des personnes trans sont une urgence : Stérilisations forcées, Agressions, Précarité : Stop ».

Nous avions proposé ce mot d’ordre pour dénoncer les discriminations subies par les personnes trans et faire comprendre au Gouvernement l’urgence de la situation et la nécessité absolue d’une loi protectrice permettant un changement d’état civil basé sur l’autodétermination selon une procédure rapide, transparente, accessible, démédicalisée et déjudiciarisée, pour lutter contre les discriminations. De façon incompréhensible, le Gouvernement nous propose une procédure de changement d’état civil à l’opposée de nos revendications et qui porte gravement atteinte à la dignité et aux droits fondamentaux des personnes trans. La Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme, le Défenseur des Droits, Amnesty International, TGEU, ILGA Europe et les associations trans françaises ont unanimement dénoncé l’article 18 quarter section 2 bis du projet de loi Justice du XXIe siècle.

Alors que les parlementaires doivent revoir le projet de loi après l’échec de la commission mixte paritaire, il est plus que nécessaire de démontrer notre détermination lors de la Marche des Fiertés de Paris qui est remise en cause par ce même Gouvernement qui enchaine reculade sur reculade sur les questions LGBT+.

Depuis plus de deux semaines, le Gouvernement par l’intermédiaire du ministère de l’intérieur ainsi que la préfecture de police de Paris font pression pour que l’Inter-LGBT annule la Marche des Fiertés de Paris en faisant l’odieux chantage qu’ils n’ont pas les forces de police nécessaires pour assurer la sécurité des marcheuses et des marcheurs face aux menaces terroristes. La menace terroriste est présente, mais elle l’était déjà bien avant l’attentat LGBTphobe d’Orlando et oui, les personnes LGBT+ sont des cibles pour les crimes de haine.

Tous les ans, nous marchons pour affirmer la fierté de nos diversités, de nos sexualités et de nos identités, nous marchons car les libertés ne sont jamais acquises pour l’éternité et qu’elles sont sans cesse menacées par l’obscurantisme et les LGBTphobies. Nous marchons pour que tout un chacun puisse se dire lesbienne, gay, bisexuel-le, ou trans en toute liberté, en toute fierté et en toute sécurité. La Marche est alors un symbole fort de nos luttes et de nos identités. L’empêcher d’avoir lieu ou la minimiser est synonyme que les personnes LGBT+ doivent continuer de subir les oppressions, les discriminations et les crimes dans la honte et l’indifférence.

Céder à la peur, céder aux LGBTphobies, c’est aussi céder sur nos combats, nos luttes, nos revendications, notre droit de vivre nos diversités. Céder à la peur, c’est céder au terrorisme. C’est céder à nos modes de vie, nos cultures. Céder, c’est accepter que d’autres nous retirent nos droits. Nous refusons de céder, nous refusons d’avoir peur, et nous appelons à marcher lors de la Marche des Fiertés de Paris.