background_1

[CP] Pénalisation du client : Comment pénaliser les travailleuses et travailleurs du sexe trans

COMMUNIQUE DE PRESSE DU 26 AVRIL 2011

La mission d’information sur la prostitution, présidée par Danielle Bousquet, propose par la voix de Roselyne Bachelot de pénaliser les clients afin de lutter contre « la demande », abolir la prostitution et rendre leur dignité aux femmes prostituées.

Alors que les associations communautaires ont pu indiquer au gouvernement que ce type de mesure aurait pour effet de repousser encore plus les travailleurs-ses du sexe dans la clandestinité, comme cela a pu être constaté en Suède, l'Inter Trans' s'interroge sur les conséquences d'une telle décision qui s'annoncent catastrophiques à l'égard des aux travailleurs-ses du sexe laissé-e-s pour compte par les pouvoirs publics depuis des décennies.

Depuis le renforcement de la répression du racolage public en 2003, les trans travailleurs-ses du sexe, et particulièrement les étrangers-ères, n’ont d’autre choix que de vivre dans la clandestinité. Cela a pour effet de rendre l’accès aux structures de soins, de préventions et de dépistage particulièrement difficile. Les clients transgressant la loi imposent plus facilement des relations sexuelles non protégées en dépit du fait que la communauté trans soit la plus touchée par le VIH/sida ; une telle mesure apparaît donc comme criminelle.

En refusant d’accorder le changement d’état civil (mention du sexe) sans obligation de stérilisation, l'état français marginalise les personnes trans non opérées qui trop souvent doivent recourir à la prostitution pour subvenir à leurs besoins, alors que plusieurs voisins européens ont déjà adopté une procédure de changement d'état civil simplifiée.

L'Inter-trans dénonce l’hypocrisie de l’état qui perçoit des impôts sur les revenus des prostitué-e-s tout en refusant de leur accorder un statut qui les protégerait et leur garantirait les minimas sociaux.

Ainsi , l'Inter-trans demande :
• l'abandon des projets de pénalisation des clients des travailleurs et travailleuses du sexe
• la condamnation effective de tous les actes de violence ou d'abus, y compris l'exploitation, que peuvent subir les travailleurs et travailleuses du sexe ;
• La création d’un statut reconnu par le droit du travail pour les travailleur-ses du sexe appuyée par de véritables moyens de formation et de ré-orientation pour ceux et celles qui souhaitent sortir de la prostitution, sans subir de discrimination
• la délivrance d'un titre de séjour à tout étranger, qui le demande, en danger dans son pays ou nécessitant des soins médicaux auxquels il ne peut avoir accès.
• Un changement d’état civil simplifié et rapide pour toute personne trans sans obligation de stérilisation.