J'ai mis dix ans pour sortir de la honte, dix ans pour accepter d'être pleinement qui je suis, dix ans pour ne plus me considérer comme un malade, un “anormal”. Non, je ne suis ni fou, ni idiot, ni malade, je suis un être humain tout simplement.
Pourquoi me suis-je construit comme un homme, alors que, d'après la connaissance scientifique actuelle, mon sexe était sans ambiguïté celui d'une femme? Même après dix ans de psychothérapie et d'analyse, je ne le sais toujours pas. Aussi loin que je sois remonté, les faits étaient déjà ainsi. J'ai tenté de modifier ce sentiment profond d'être un homme, mais sans succès.
Mon parcours thérapeutique et ma formation universitaire m'ont amené à remettre en cause les pratiques médicales et à comprendre ce qui était efficace et inefficace pour les “transsexuels/les”.
Durant mon parcours thérapeutique, le psychiatre cherchait à trouver l'origine de ma “transsexualité” et la trace d'une psychopathologie afin d'écarter le “diagnostic” de “transsexualisme”. Parallèlement à mon parcours de transformation et en dehors de l'équipe médicale, j'ai eu la chance de rencontrer des psychothérapeutes qui ne se
sont pas focalisés sur ma “transsexualité”. Nous avons pu avoir une relation thérapeutique “normale”. Ils ne se sont pas occupés de ma “transsexualité” mais de mes autres problèmes, ceux que je rencontrais dans ma vie quotidienne: mon hyper émotivité, mon anxiété, mes relations avec les autres... Cela m'a permis de comprendre que dans la relation thérapeutique, il fallait traiter les “transsexuels” comme n'importe quel autre patient tout en ayant connaissance de leur particularité et en tenant compte de cette particularité. Plusieurs personnes m'ont confirmé n'avoir pu commencer une psychothérapie qu'après leur parcours de transformation.
Je commencerai par une présentation de la problématique “transsexuelle”, puis nous verrons pourquoi les pratiques psychologiques actuelles ne permettent pas d'aider efficacement les personnes concernées et ce que ces pratiques produisent d'un point de vue psychologique, social et politique. J'exposerai les deux outils que sont l'ethnopsychiatrie et la théorie queer. Enfin je montrerai de quelle façon il est possible d'accompagner les personnes “transsexuelles”, quel est le dispositif le plus adapté à cet accompagnement et ce que produit cette pratique.
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Pourquoi me suis-je construit comme un homme, alors que, d'après la connaissance scientifique actuelle, mon sexe était sans ambiguïté celui d'une femme? Même après dix ans de psychothérapie et d'analyse, je ne le sais toujours pas. Aussi loin que je sois remonté, les faits étaient déjà ainsi. J'ai tenté de modifier ce sentiment profond d'être un homme, mais sans succès.
Mon parcours thérapeutique et ma formation universitaire m'ont amené à remettre en cause les pratiques médicales et à comprendre ce qui était efficace et inefficace pour les “transsexuels/les”.
Durant mon parcours thérapeutique, le psychiatre cherchait à trouver l'origine de ma “transsexualité” et la trace d'une psychopathologie afin d'écarter le “diagnostic” de “transsexualisme”. Parallèlement à mon parcours de transformation et en dehors de l'équipe médicale, j'ai eu la chance de rencontrer des psychothérapeutes qui ne se
sont pas focalisés sur ma “transsexualité”. Nous avons pu avoir une relation thérapeutique “normale”. Ils ne se sont pas occupés de ma “transsexualité” mais de mes autres problèmes, ceux que je rencontrais dans ma vie quotidienne: mon hyper émotivité, mon anxiété, mes relations avec les autres... Cela m'a permis de comprendre que dans la relation thérapeutique, il fallait traiter les “transsexuels” comme n'importe quel autre patient tout en ayant connaissance de leur particularité et en tenant compte de cette particularité. Plusieurs personnes m'ont confirmé n'avoir pu commencer une psychothérapie qu'après leur parcours de transformation.
Je commencerai par une présentation de la problématique “transsexuelle”, puis nous verrons pourquoi les pratiques psychologiques actuelles ne permettent pas d'aider efficacement les personnes concernées et ce que ces pratiques produisent d'un point de vue psychologique, social et politique. J'exposerai les deux outils que sont l'ethnopsychiatrie et la théorie queer. Enfin je montrerai de quelle façon il est possible d'accompagner les personnes “transsexuelles”, quel est le dispositif le plus adapté à cet accompagnement et ce que produit cette pratique.
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